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LA LIBERTÉ DU TRAVAIL ET LA DÉMOCRATIE.

quelques associations ouvrières établies à Paris. C’est là de l’assurance mutuelle contre la ruine, et du meilleur aloi. De ces libres et fraternelles associations, on ne saurait attendre que d’excellents effets pour le succès de chaque association particulière.

Nous résumerons nos vœux dans celui-ci : qu’on laisse s’établir les associations ! Puisse la loi qui se prépare en ce moment donner à ce vœu une complète satisfaction ! Le gouvernement a assez de force pour ne pas craindre le développement de quelques associations ouvrières. Les moyens ne lui manquent pas d’ailleurs pour ôter à ces associations industrielles le caractère politique que l’on redoute. À seconder cette expansion qui cherche à se faire jour, il ne peut que gagner. Le développement de l’association, besoin que rien ne saurait arrêter toujours, fait partie de ces libertés économiques que le gouvernement a tenu avec raison à accroître, au grand profit de la masse. Il est d’une bonne politique aussi bien que d’une économie sociale conforme à tous les principes du juste et de l’utile ; d’ouvrir un libre essor à ce besoin croissant d’association dans les classes qui forment la majorité des villes et qui sont, pour ainsi dire, à l’avant-garde de ce qui a été justement appelé la seconde couche du Tiers-État.