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LA LIBERTÉ DU TRAVAIL ET LA DÉMOCRATIE.

tent, grâce au concours des patrons dans d’autres villes ? Non, assurément. Tous les ouvriers ne peuvent devenir propriétaires. Qu’on leur donne pour 200 ou 830 fr. des logements qui offrent toutes les conditions désirables de commodité et d’hygiène, ce sera un immense service rendu. L’association peut utilement s’y employer. C’est ce qui a eu lieu à Amsterdam, par exemple, une des villes où les cités ouvrières, construites par une société constituée à cet effet et bâties dans des conditions admirables d’hygiène et de bonne appropriation, sans aucune tache de communisme, malgré l’étendue assez grande des maisons, ont le mieux réussi et méritaient le mieux leur succès.

J’ai rattaché les logements aux associations en vue de consommer, parce qu’en effet le logement est une consommation véritable qui prend à chacun une portion de plus en plus notable de son revenu et qui répond à un des besoins les plus impérieux dans toutes les classes. Mais le sens de consommation a, dans le langage populaire, une signification plus particulière et indique surtout la consommation alimentaire. Avant de dire un mot des associations qui se proposent cet objet, je signalerai rapidement d’autres sociétés de ventes et d’achats qui ne sont pas sans certains rapports avec ce que j’ai dit précédemment de quelques associations anglaises. La Compagnie du chemin de fer d’Orléans a fondé un magasin de denrées de consommation et de vêtements procurant à ceux qui y recourent une économie de plus de 100 pour 100. Les magasins sont établis à Paris, à Orléans, à Tours et à Bordeaux. L’acheteur envoie son livret, sur lequel il inscrit sa demande, au magasin le plus voisin de lui ; on lui renvoie dans le plus bref délai les denrées, étoffes ou vêtements demandés, avec son livret portant mention du prix. Le compte de l’employé est débité de ce prix, qui est retenu sur son traitement. En 1862, il a été livré pour 950,000 fr. de denrées diverses et pour 300,000 fr. de vêtements. On