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L’ASSOCIATION. — ASSOCIATIONS OUVRIÈRES.

rer à ses membres, outre plusieurs avantages spéciaux, 12 fr. 26 c. par semaine en cas de maladie. 205 fr. à la mort du sociétaire, 153 fr. à celle de sa femme. Viennent ensuite par ordre d’importance les foresters et l’association des employés des chemins de fer. L’aristocratie se mêle à ce mouvement pour le diriger, comme elle se mêle à tout chez nos voisins. Les plus hauts personnages ont sous leur protection spéciale telle ou telle association ouvrière. On se fera une idée de l’extension qu’ont acquise ces sociétés par ce fait que sur la population totale de l’Angleterre on compte plus d’un sociétaire par cinq habitants. La proportion n’est encore chez nous que de 1 sur 76 !

Quelle assurance mutuelle qu’une telle masse d’individus associés ! Quelle puissance que celle qui repose sur le bon sens et la prévoyance de ces classes qui pourraient se rendre si aisément redoutables, mais qui ne font sentir le poids dont elles pèsent que dans le sens de la grandeur et de la sécurité de leur pays !

Ces grandes associations n’échappent pas pourtant au reproche de gaspillage. M. Gladstone, dans un de ses discours, ne le leur a pas épargné. On en accuse des réunions trop fréquentes, des repas trop abondants, des amusements trop prolongés. À côté du budget de l’épargne utile il y a le budget des consommations intempérantes. C’est une des causes qui contribuent à maintenir encore si considérable en Angleterre la proportion du paupérisme. Mais le bien fait par ces sociétés d’amis est incalculable, sans aucune comparaison avec leurs défauts, qu’il serait d’ailleurs injuste d’imputer à toutes également et de reprocher sans distinction à la grande masse des membres qui les composent.

En dehors des sociétés amicales se placent les sociétés connues sous le nom de Trades Unions. Ces dernières associations ont été formées surtout en vue du maintien ou de l’élévation du taux des salaires. Des grèves gigan-