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LA LIBERTÉ DU TRAVAIL ET LA DÉMOCRATIE.

et mécanicienne, cette concentration en un seul point d’une si grosse fabrication qu’une émeute pourrait accaparer ou anéantir, pourquoi ? pour arriver à vendre 0,31 c. 80 le kilogr· de pain que la mercuriale porte à 0,34 c. 58. C’est donc 1 c. par livre, si le calcul est exact, s’il comprend tout. Cet écart vaut-il tant de peine ?

« Je ne m’explique pas davantage pourquoi l’administration conserve un bureau central des nourrices ? Autrefois il était difficile de trouver des nourrices, plus difficile de les faire venir par le coche. Aujourd’hui l’industrie privée procure des nourrices, le télégraphe les appelle, le chemin de fer les amène, le bureau de bienfaisance, les crèches, les sociétés de charité maternelle assistent ce qui vaut bien mieux, les mères nourrices. À quoi bon consacrer 200,000 fr., une vaste maison sur les boulevards, des employés et des écritures à faire ce que fait une industrie qu’il est indispensable de surveiller, inutile de remplacer  ?

« L’administration est déjà bien assez chargée. Sait-on ce que comprend son domaine ? 16 hôpitaux, 12 hospices, 11 établissements, 37 maisons de secours, près de 300,000 mètres de terrain bâti ou non à Paris, environ 7,000 hectares de biens ruraux, 1 million 800,000 fr. de rentes sur l’état, des droits qui s’élevaient à 13 millions avant 1789 et se réduisent maintenant à l’impôt sur les spectacles, qui a dépassé 1 million 600,000 fr. en 1860. Le budget total est de 20 millions, dont 12 millions de ressources diverses, 7 millions de subvention municipale. Le domaine immobilier, plus considérable avant la Révolution, s’accroît par des dons, s’accroît par la plus-value qui résulte du temps et d’une excellente gestion, mais il diminue plus encore qu’il n’augmente, par suite de ventes successives. De 1806 à 1860, on a vendu pour 43 millions 873,175 fr. de biens des hospices de Paris, 8 millions dans les cinq dernières années, sans parler des rentes aliénées. Une partie de ces