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LA LIBERTÉ DU COMMERCE ET LES OUVRIERS

du coton est la fabrication des numéros fins pour laquelle la prohibition a été levée. En Angleterre, l’industrie de la soie, celle de la fabrication des tissus de lin, ainsi que le rappelait avec beaucoup de force sir Robert Peel en 1846 dans le discours par lequel il motivait la réforme douanière devant la Chambre des communes, l’industrie des papiers peints et celle du verre ont produit une masse accrue de travail et une hausse de salaires à mesure que les droits exorbitants étaient remplacés par des droits modérés.

C’est donc à de nouveaux abaissements de tarifs et sur la plupart des articles à des exemptions complètes de droits qu’il faut marcher aujourd’hui résolument. Les craintes qu’avaient fait naître les derniers traités de commerce se sont si peu réalisées que les importations étrangères en produits manufacturés sont extrêmement bornées et que c’est nous au contraire qui exportons de ces articles. Par exemple, l’état de la métallurgie permet de faire disparaître le droit sur les fers, momentanément consenti à 7 fr. les 100 kilogr· après le traité de commerce avec l’Angleterre, et à 6 fr., nous l’avons dit, à partir d’octobre 1864. Les droits sur les machines doivent être supprimés également. Frapper de droits les instruments mêmes de la production, c’est de toute évidence atteindre tout l’ensemble de la production elle-même et aller à l’encontre du but que se propose un gouvernement fondé sur les intérêts de la démocratie, c’est-à-dire la facilité à donner à la production et à la consommation. Comment ne pas abolir ces surtaxes de pavillon qui nuisent à la fois à l’approvisionnement de nos fabriques et à l’écoulement de leurs produits ? Abolir les droits sur tout ce qui sert au travail, les réduire, dans les cas où ils ne sont pas supprimés, sur les objets de consommation, en ne les laissant, comme en Angleterre, subsister que sur un très-petit nombre d’articles, tel est le programme qui reste à rem-