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CHAPITRE V

LA LIBERTÉ DU COMMERCE ET LES OUVRIERS.


De la liberté du commerce dans son rapport avec les principes de la démocratie, avec l’intérêt populaire, le travail et le bien-être des classes ouvrières.


J’ai établi dans l’introduction de ce livre, et dans les considérations qui remplissent le chapitre sur la liberté du travail, que la liberté du commerce, cette traduction et cette condition inséparable de la liberté de travailler, est essentiellement conforme aux principes et aux intérêts de la démocratie. À ses principes d’abord. Être libre d’échanger n’est pas un droit moins respectable qu’être libre de produire. Au fond c’est tout un, surtout si l’on songe à la quantité d’échanges que suppose toute fabrication. Le principe d’égalité s’oppose à ce qu’une certaine catégorie de producteurs reçoive des faveurs exceptionnelles. Des priviléges accordés aux manufacturiers et aux commerçants, sous forme de droits protecteurs ou tout autre, sont profondément antipathiques à l’esprit même de la démocratie. Enfin, la démocratie proclame la fraternité et non l’hostilité des nations. Elle est favorable par nature à la liberté du commerce qui les unit, et contraire aux entraves qui les séparent et les divisent. Quant aux intérêts populaires, que veut la démocratie sinon du travail et de