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PRÉFACE.

cette autre question brûlante et qu’on n’éludera pas : la situation des femmes. Cette situation est-elle dans les carrières laborieuses ce qu’elle devrait être pour donner satisfaction à ces deux termes liberté du travail et démocratie, c’est-à-dire égalité, humanité ? Est-ce à dire que nous allions, nous aussi, après une douloureuse enquête, proposer, pour venir en aide aux femmes, des réglementations, des exclusions contre les hommes qui les ont quelquefois dépossédées ? Dieu nous en garde ! L’éducation et la liberté encore, voilà nos seuls remèdes ou du moins voilà les principaux que nous ayons à offrir, dussent-ils paraître peu suffisants aux impatients philanthropes qui aiment mieux supprimer une liberté que retarder d’un seul instant le triomphe de ce qu’ils croient le bien. Que la loi ne dépossède pas les hommes, mais que la coutume et la force ne s’opposent pas non plus à ce que les femmes travaillent où et comme elles peuvent ! La liberté de travailler est pour les femmes un droit naturel comme pour les hommes. Il faut qu’elles en usent, puisque l’état actuel de la société les contraint à chercher trop souvent dans le travail hors de la famille un moyen d’existence.