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IX
PRÉFACE.

qu’à l’abolition du salariat ? À quelles conditions sera-t-il fécond ? À ces questions ajoutez-en d’autres qui offrent avec la démocratie une relation non moins évidente. Quand on a employé comme remèdes préventifs à la misère la liberté du travail et l’association, quand on a recouru à l’assistance comme remède répressif, qu’a-t-on fait d’efficacement utile si le nombre des travailleurs dépasse les moyens d’existence ? Voici venir d’autres questions, la population, l’émigration ! … Mais ne s’aperçoit-on pas que dans l’ordre économique, comme dans les autres parties de l’ordre civil et politique, on est amené à s’interroger sur les attributions de l’État, sur la part à faire ou à laisser à la centralisation ? Sans doute, nous sommes tous intéressés à la solution de ces questions mais n’est-il pas utile de montrer par quels points elles se recommandent spécialement aux populations qu’on appelle, sans prétendre par là leur conférer le privilége spécial du travail, les populations laborieuses ?

Malgré de légitimes espérances, tout n’est pas, hélas ! sans tristesse et sans amertume dans l’examen d’un pareil sujet. Nous rencontrons le paupérisme à chaque pas. Nous rencontrons