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sort, principalement dans la trachée-artère, dans les poumons, dans l’œsophage, l’estomac et les intestins ; il pénètre avec le chyle dans le sang, et se distribue dans toutes les liqueurs fournies par ce dernier fluide ; Or, sa corruption, conséquemment aux diverses parties hétérogènes qu’il peut charrier, doit inévitablement produire de sinistres effets. »

L’observation et les faits qui se produisent ne cessent d’appuyer l’opinion de Bourgelat ; M. Gayot cite le fait suivant : Il s’agit de chevaux d’un régiment de cavalerie caserné à Versailles. Pendant plusieurs mois ces animaux mal nourris d’ailleurs, avaient vécu au milieu d’une atmosphère chaude, humide, chargée de matières animales ; leur constitution en avait été profondément atteinte ; chez eux, ce n’était pas seulement le poumon, la plèvre, l’intestin qui étaient malades ; le sang aussi était altéré ; c’est qu’il n’avait trouvé ni dans les aliments, ni dans l’air, les matériaux nécessaires à sa réparation. Or, si le sang qui est l’agent de toutes les nutritions et de toutes les secrétions, si le sang, qui est l’élément de la vie, est appauvri, nécessairement tous les organes devront être débilités, et la machine animale, ainsi progressivement détériorée, perdra tous ses ressorts et ne pourra réagir contre toutes les causes de destruction qui viennent la frapper.

Cependant beaucoup d’animaux habitant des locaux insalubres échappent parfois à l’action de tous ces agents délétères, car certaines personnes prennent le soin de renouveler l’air en venant de temps à autre ouvrir les portes et fenêtres, de sorte qu’un air nouveau venant habiter ces locaux infectés, chasse en masse l’air vicié, et exerce sur les animaux une action salutaire. Mais bien que l’on