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étant retenus confinés, amènent des désordres graves dans tout l’organisme.

Les produits qui prennent encore naissance dans la fermentation putride des résidus de la digestion, ou dans les matières semblables qui impreignent le sol à la longue, ne sont pas aussi sans effets. Accumulés dans l’air, ces produits ne restent pas inoffensifs, car jouissant des propriétés délétères, ils seront impropres à la respiration et détermineront des effets mortels.

Sous l’influence de tous ces agents, l’acte respiratoire se ralentit, il est pénible et languissant, car l’oxygène qui passe dans les poumons est en trop petite quantité ; le sang s’appauvrit, les sens deviennent obtus, les digestions sont incomplètes, et par suite, la nutrition est troublée ; de plus, la peau se décolore, et les muqueuses pâlissent. Cette influence devient de plus en plus appréciable ; elle donne naissance parfois à des maladies aiguës souvent mortelles, et plus fréquemment encore à des maladies chroniques, qui à la longue se terminent par la morve, le farcin, la cachexie aqueuse, la ladrerie ou bien encore par des engorgements chroniques qui résistent à toute médication. « L’air, dit Bourgelat, s’épaissit et se corrompt s’il est renfermé, à plus forte raison s’il peut, dans un lieu limité, se charger des exhalaisons excrémentitielles qui sortent et qui s’échappent constamment du corps des chevaux, et à bien plus forte raison encore s’il participe nécessairement de parties plus impures et plus fétides. C’est alors qu’il contient des semences vraiment morbifiques cachées et capables de causer à la machine des troubles plus ou moins considérables. Il l’embrasse, il l’entoure, il la comprend, il est poussé, aidé de son propre poids, et de son res-