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LE CURÉ LABELLE

M. Labelle prend des lots pour lui, ce doit être le meilleur endroit de la forêt. Et ils se hâtent d’acheter ce canton délaissé. Quand M.  le visiteur repassa, il trouva les envahisseurs établis sur ces trois lots et sur tous ceux du voisinage. Il ne s’en plaignit pas trop fort, car son but était atteint. Au lieu d’un village il pouvait en commencer trois, et, du coup, le district voisin d’Amherst, qui est bordé par les grands lacs du Poisson blanc et Maskinongé, porte le nom de « district Labelle. »

Quand il avait ainsi planté la croix paroissiale et délimité les circonscriptions nouvelles, le curé de Saint-Jérôme s’en allait à Québec ou Ottawa dire aux ministres et aux députés : Nous avançons et vous êtes en retard. Voilà deux ou trois cantons munis de colons nouveaux qui n’ont pas de chemins et les attendent avec impatience. Nous sommes arrêtés net par la rivière du Diable, il faut absolument y construire un pont. Envoyez donc un ingénieur avec une escouade de terrassiers, pour exécuter quelques saignées aux environs des lacs Kiamica, pour préparer le passage du chemin de fer et dessécher le terrain où il doit se construire. Cela est pressant et d’intérêt général.

Avec ses amis de Montréal, il traitait les questions de détail. Je me suis chargé, disait-il, de fournir les premiers ornements à trois chapelles neuves ; je n’en ai plus, ne pourriez-vous m’en fournir ? Et on lui en donnait. Un jour il rap-