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tant il eſt veritable, Que l’or eſt un métal, par qui l’homme s’allie

Avecque la folie.

Ces évenemens ſont pour l’ordinaire des joüets de la Fortune, qui eſt non ſeulement aveugle, mais qui rend auſſi aveugles ceux qui la ſervent. Elle-même, & c’eſt la troiſiéme remarque, fait gloire & coûtume enſemble, d’avancer aux grands honneurs ceux qui bien ſouvent en ont le moins, & de laiſſer en arriere les honneſtes gens ; d’être envers les uns liberale des choſes ſuperfluës, & de priver les autres des neceſſaires. Il eſt vray qu’elle repare quelquefois l’injure faite à ces derniers, & ſe vange de ſes propres creatures, qu’elle precipite quand il luy plaiſt, du haut de ſa rouë. Par où elle leur apprend, Qu’elle n’eſt pas du tout injuſte, puis que pour les mettre à la raiſon, elle ſçait ſi bien abaiſſer