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de terre, où elle repreſente diverſes formes, & s’éleve inſenſiblement à la faveur de ce qui l’appuye ; on s’en eſtonne d’abord, & il ſemble même qu’elle doive avoir de tres-grands advantages ſur les autres fruits. Mais on trouve aprés tout, que ce n’eſt que ventre & qu’écorce ; que le dedans ne répond point au dehors ; qu’il n’y a rien de ſi materiel, ny de ſi terreſtre ; & qu’en un mot, c’eſt une Citroüille, qui coûte plus qu’elle ne vaut, pour la bien aſſaiſonner, tant le goût en eſt fade, ſi l’art des Cuiſiniers ne l’aiguiſe, & ne luy donne une pointe. Avec tout cela neantmoins, elle veut faire comparaiſon avec le Pin, juſques à ſe faire accroire, quoy qu’elle ſoit extrémement foible, que cét arbre inébranlable, qui eſt l’honneur des foreſts, luy doit ceder en toutes façons, & qu’il eſt bien fort au deſſous d’elle.

En cela elle a pour imitateurs ces