Page:Baudoin - Jolis péchés des nymphes du Palais-Royal, 1882.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
JOLIS PÉCHÉS

la présidente annonça la clôture des Confessions. Alors les dames d’annonces, aidées des maîtresses de cérémonies, apportèrent une riche corbeille ornée de fleurs, dans laquelle on voyait trois couronnes bien distinctes : la première composée de violettes, la deuxième de roses très épanouies et la troisième de pampres et de raisins.

La couronne de pampres et de raisins fut donnée à Julie la Grosse Rieuse, comme le joyeux sujet de la troupe qui représentait le mieux une de ces superbes bacchantes qui, dans les fêtes de Silène, parcouraient la Grèce un thyrse à la main et le front ceint de grappes : sa philosophie naturelle parut d’ailleurs le système le meilleur à adopter dans ce monde, où le plus sage parti à prendre est de rire de tout.

Après Julie, Clémentine obtint la couronne de roses très épanouies ; l’intérêt compliqué de ses aventures parut au grand juge mériter ce second prix.

Enfin Rose Pompon baissa son beau front pour recevoir la couronne de violettes, comme symbole de la finesse et du parfum exquis qu’on avait reconnus dans ses goûts et ses narrations ; il fut même arrêté à l’unanimité des voix, que le tour piquant du cadenas parisien ou la précaution inutile, qui faisait une partie principale des événements de sa vie galante, serait le sujet de la gravure à placer en regard du titre des