Page:Baudoin - Jolis péchés des nymphes du Palais-Royal, 1882.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFESSION

ou

HISTOIRE VÉRITABLE

DE JULIE LA GROSSE RIEUSE

Ce n’est pas par des jérémiades que je vais fixer votre attention, mesdames, se mit à dire Julie, surnommée la Grosse Rieuse ; d’ailleurs mon sobriquet seul vous annonce assez que ma vie n’est qu’une chaîne de bouffonneries… Dès que je commençai à balbutier quelques mots dans mon enfance, je ne faisais que rire comme une petite folle ; cette disposition philosophique n’a fait qu’augmenter avec l’âge. À seize ans, jolie, bien faite, on s’empressa dans ma petite ville de Melun, où mon père était huissier à verge, de me parler d’amour, surtout notre maître clerc, espèce de cul sec qui ne me revenait pas du tout, malgré tous ses exploits ; mais, bien loin de vou-