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JOLIS PÉCHÉS DES NYMPHES

d’une héroïne de caserne et de corps-de-garde.

— Quand j’eus obtenu mon congé, reprit-elle, je pouvais avoir vingt-deux ans, la roture me parut une mine plus féconde à exploiter que l’épaulette ; je fis donc mille fredaines, mille dupes qu’il me serait impossible de nombrer ; entre autres, je fis accroire une fois à un jeune homme fort riche que j’étais folle d’amour pour ses beaux yeux, et insensiblement le dépouillai de son argent, de ses bijoux et de son linge ; c’est peut-être le tour le plus adroit, le mieux filé que j’aie fait dans ma vie ; mais à Bordeaux, où je m’étais enfuie, un méchant greluchon me mangea tout le produit de ma tactique ; il me fallut donc reprendre le détail des affaires, ce que je fis au célèbre no 113.

C’est ainsi qu’Adeline termina le récit de ses aventures, en réclamant l’indulgence de l’auditoire ; c’était à Marianne à parler, de sorte que les huissières l’introduisirent dans la salle.