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CONFESSION
D’ADELINE-NINA.
Heureux qui, près de toi, pour toi seule soupire ;
Qui jouit du plaisir de t’entendre parler ;
Qui te vois quelquefois doucement lui sourire !…
Les dieux, dans son bonheur, peuvent-ils l’égaler ?…
Je sens de veine en veine une subtile flamme
Courir par tout mon corps sitôt que je te vois ;
Et dans les doux transports où s’égare mon âme,
Je ne saurais trouver de langue ni de voix.
Un nuage confus se répand sur ma vue ;
Je n’entends plus, je tombe en de douces langueurs ;
Et pâle, sans haleine, interdite, éperdue,
Le frisson me saisit, je tremble, je me meurs…
Ici la voix vraiment mourante d’Adeline