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JOLIS PÉCHÉS

vives atteintes, quand l’un d’eux demanda à l’autre d’un ton mystérieux :

— Poire ou pomme ?

— Pomme, répondit avec orgueil ce dernier, tout ce qu’il y a de plus pomme.

Personne, il est vrai, n’avait de plus heureux contours que moi : les loges du cintre, si favorables aux amours d’honnêtes bourgeoises, étaient aussi mes galeries favorites.

Madame la présidente arrêta encore ici Euphrasie, en l’assurant qu’on l’entendait du reste, et que, quant à ses confessions, la plupart des plus honnêtes femmes de Paris en pourraient dire non seulement autant, mais mille fois plus. Euphrasie voulut encore citer les fiacres comme ses boudoirs de prédilection ; mais cette matière paraissant usée, Eulalie, le secrétaire-rédacteur, lui demanda si elle n’avait rien à ajouter à ses galantes dépositions. Euphrasie répondit qu’en fait de péchés d’amour, elle les avait tous commis.

— Allons, c’est très-bien, interrompit la présidente ; dans notre examen et conclusion, nous établirons le degré de culpabilité : passons à la belle Galatée.

Euphrasie se retira donc modestement, en faisant une humble révérence ; mais toutes ses camarades ne manquèrent pas de lui dire que si elle espérait obtenir le prix des roueries, avec pasquinades conjugales à l’eau de rose, elle se