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JOLIS PÉCHÉS

— Hé bien reprit notre narratrice, mon Adonis cachait une âme de boue sous la figure la plus intéressante : une nuit, il disparut avec mon écrin, mon or, et je puis dire toute ma fortune, et ne me laissa que ses dettes qui complétèrent ma ruine. Dès lors je passai par toutes les filières de l’adversité, je parcourus tous les bas grades de la galanterie, et l’excès du malheur et de la misère rendit mes faveurs accessibles même à l’artisan, jusqu’à ce jour heureux où une des marcheuses de Madame me fit admettre dans cette honnête retraite, dans laquelle j’ai oublié, au sein de l’abondance, et mes cicatrices et mes infortunes.

C’est ainsi que la Farfanne termina son récit ; elle ne dissimula rien de ses vices et de ses égarements : nous allons voir si Victorine montrera la même franchise.