poser des vers parfaits nuit évidemment aux facultés de l’époux, qui sont la base de toute poésie ! »
Mais que l’académicien qui a commis cette erreur, si flatteuse pour les avocats, se console. Il est en nombreuse et illustre compagnie car le vent du siècle est à la folie ; le baromètre de la raison moderne marque tempête. N’avons-nous pas vu récemment un écrivain illustre et des plus accrédités placer, aux applaudissements unanimes, toute poésie, non pas dans la Beauté, mais dans l’amour ! dans l’amour vulgaire, domestique et garde-malade ! et s’écrier dans sa haine de toute beauté : Un bon tailleur vaut mieux que trois sculpteurs classiques ! et affirmer que si Raymond Lulle est devenu théologien, c’est que Dieu l’a puni d’avoir reculé devant le cancer qui dévorait le sein d’une dame, objet de ses galanteries ! S’il l’eût véritablement aimée, ajoute-t-il, combien cette infirmité l’eût embellie à ses yeux ! — Aussi est-il devenu théologien ! Ma foi c’est bien fait. —