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joint à ces poésies. Quelque vive et riche qu’eût été jusqu’alors la nouvelle séve littéraire, il faut avouer qu’un élément lui avait fait défaut, ou du moins ne s’y laissait observer que rarement, comme par exemple dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo faisant positivement exception par le nombre et l’ampleur de ses facultés, je veux parler du rire et du sentiment du grotesque. Les Jeune-France prouvèrent bientôt que l’école se complétait. Quelque léger que cet ouvrage puisse paraitre à plusieurs, il renferme de grands mérites. Outre la beauté du diable, c’est-à-dire la grâce charmante et l’audace de la jeunesse, il contient le rire, et le meilleur rire. Évidemment, à une époque pleine de duperies, un auteur s’installait en pleine ironie et prouvait qu’il n’était pas dupe : Un vigoureux bon-sens le sauvait des pastiches et des religions à la mode. Avec une nuance de plus, une Larme du Diable continuait ce filon de riche jovialité. Mademoiselle de Maupin servit à définir encore mieux sa