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LETTRES — 18G6 517

M. Hippolyte Garnier, à lui remettre la petite note que je vous ai envoyée, à lui dire que je suis ma- lade, qu’en Mars j’irai probablement à Paris exprès pour le voir, apportant avec moi Le Spleen de Pa- ri s, ti(\\\’Qui\n j’irai à Honfleur chercherais Fleurs du J/a/,avec les additions et les pièces justificatives. Dans la conversation, vous trouverez bien moyen de le tâter un peu.

Pour votre gouverne, il faut que je vous expli- que la phrase de Lécrivain, relative à la propriété. Accepter un pareil arrangement, ce serait une im- mense sottise. Jamais les Garnier ne consentiraient à me donner une somme assez forte pour l’exploi- ition, pendant toute ma vie et les trente ans qui suivront ma mort, de ces cinq volum.es.

Puisque je n’ai aucune fortune, il faut que mes Hvres me fassent une petite rente, et j’aime mieux, croyant fermement au succès, recevoir une série indéterminée de petites sommes. J’ai aliéné à tout jamais ma traduction de Poe, et je m’en suis mille )is repenti. Supposons seulement deux tirages de chaque volume à deux mille exemplaires, à o fr. 3o parexemplaire. Cela faitvingtmilleexemjjaires, soit <).ooofr.Je parie qu’ils ne consentiraient même pas i me donnercette somme pour la propriété entière, ’ >r, faisons un simple calcul sur mes poésies seule- ment : si, pendant trente ans, on en vend seulement leux cents exemplaires par an, cela donne un résultat net de six mille exemplaires, soit 1.800 fr.de droits d’auteurs, dont MM. Garnier bénéficieraient. Suppo- sons cinq cents exemplaires par an, cela fait quinze