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liant en France, il me resterait encore quelque chose.

Mais ( !) c’est aujourd’hui le 8 ! le 9, demain, •[ le dernier délai posé est le 10 ! Je viens d’écrire

Malassis, pour le supplier d’attendre deux ou trois jours, car je suppose que vous n’avez pas d’argent ; mais attendra-t-il ? — Observez bien que je connais l’homme qui a offert de lui payer cette créance, 2.000 fr. ; c’est un vilain être, un espèce d’Auvergnat dans le commerce de la litté- rature, qui est venu récemment à Bruxelles, et m’a tourmenté pour que je fasse un livre pour lui. Je lui ai brutalement refusé, et il m’a dit (en riant, comme peuvent rire ces gens-là) qu’il pourrait bien lin jour ni*ij contraindre. Je n’ai pas compris ; je comprends, aujourd’hui, qu’il avait connaissance de la transaction secrète que je vous ai remise et de la gêne de Malassis.

Décidément, mon cher, il y a de longues puni- tions pour les péchés de jeunesse. Si jamais je sors de tous ces embarras, je me promets bien de ne rien emprunter à qui que ce soit. Mais en sor- tirai-je jamais ?

Autre question ! Il faudra rendre les •2.000 fr. à ma mère, et je ne puis guère faire cela qu’en pro- cédant par des acomptes, et à partir de la fin de l’année.

Quant aux 3. 000 fr. restants de la créance

lalassis, très sérieusement, je les rendrai aussi,

mais par lambeaux, et en prenant toutes mes aises,

puisque je n’aurai plus celte terrible épée dans la

IrW.