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4o8 CHARLES BAUDELAIRE

reçu 3oo fr. sur le compte de cette année, et 5oo sur les huit derniers mois de la dernière. Quant aux sommes reçues dans les quatre premiers mois, je n’en ai pas tenu note. Ecrivez-moi le plus tôt que vous pourrez, non pas seulement parce que j’ai hâte de savoir que tous mes petits bibelots sont en sûreté chez vous, mais aussi parce que je m’ennuie mortellement. Il n’y a ici qu’une seule personne que je puisse voir avec plaisir, et elle demeure au diable, à l’extrémité d’un fau- bourg.

Je crois qu’il sera prudent, quand vous reverrez Jacquinet, de faire avec lui le compte des objets, la note en main. Il y a, dans cette note, de petites indications ajoutées, auxquelles il faut faire atten- tion, par exemple : dessin à Jixer (s’il n’est pas fixé), c’est à dire qu’il faut lui faire subir une pré- paration qui le rende ineffaçable ; — dessin mal monté, à remonter ; — etc.. Ce Jacquinet n’est habile que dans les nettoyages, et d’ailleurs c’est un homme de désordre.

Je vous demande mille pardons de tout le tin- touin que je vous cause.

Je n’ai jamais tant ragé que dans ces dix dernier^î jours, attendant des nouvelles, n’en recevant qur de mauvaises, et complètement impuissant poui agir. Il y a dix jours que j’aspire à recevoir des nouvelles importantes, relatives à mes tripotages littéraires, et rien, rien, rien !

Ce matin, pour la première fois depuis long- temps, j’ai mangé solidement, avec lagourmandis