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LETTRES — 1862 329

et au commencement de ce mois, j’ai fait quelques efforts inutiles pour trouver quelques-uns de ces Messieurs que je tenais vivement à voir, MM. Sandeau, de Sacy, Ponsard, Saint-Marc Girardin, Legouvé. — Puis, je me suis senti repris par mes névralgies périodiques (mes seuls titres auprès de M, Viennet); puis, par une grosse douleur morale, une de celles qui ne veulent pas être dites, comme disent les Anglais; puis, par un accident physique; puis, enfin, par l’impérieuse nécessité de travailler. En voilà plus qu’il n’en faut pour expliquer le découragement, dans une tentative aussi paradoxale que la mienne. Cependant, je vais m’y remettre activement. Je possède maintenant un nombre suffisant d’exemplaires de mon petit bagage littéraire pour en faire quelques hommages.

Je consacrerai tout le commencement de Février à mes visites.

Tout bien considéré, je ne suis pas fâché d’avoir tant lambiné; cela m’a permis de réfléchir sur une foule de choses que je ne connaissais guère.

Avant de prendre une décision définitive, j’ai voulu avoir votre avis. Selon votre réponse, j’écrirai, avant mercredi, une lettre à M. Villemain, destinée à être communiquée à MM. de l’Académie.

Cette lettre, d’une forme un peu abandonnée, comme peut l’être celle d’un novice, dira en substance que, â défaut d’une ressemblance complète entre les ouvrages du défunt et ceux du candidat, l’enthousiasme du dernier me parait une raison