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1852

A ARMAND BASCHET

3 Février 1852.

Mon cher Baschet,

En vous quittant, il m’est venu quelques réflexions, que je vous communique. La rapidité avec laquelle s’est établie notre intimité autorise ma franchise.

1. — Ceci m’est passé par la tête : Baschet, qui était tout feu, il y a quelques jours, et qui voit beaucoup de monde, n aurait-il pas été influencé par des conseils hostiles qui lui auraient montré l’entreprise comme mauvaise ?

2. — Baschet, désorienté, comme nous, par la non-arrivée des fonds, pourquoi n’a-t-il plus le même enthousiasme ?

3. — Pourquoi Baschet n’a-t-il pas exprimé son opinion et ses désirs personnels, quand il a été question de savoir si le journal paraîtrait, malgré l’absence d’argent ?

4. — Est-il bien sûr que le papetier et l’imprimeur lui feront crédit ?