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somme énorme. J’en ferai bien autant pour vous. Sincèrement, je le veux.

Je n’ai pas besoin de vous parler de l’insuffisance de de Broise. Il allume son gaz et son poêle.

A propos, de Broise croyait que j’étais ^/laya/ic^ ; je croyais lé contraire. Vous croyez que ce n’est ni l’un ni l’autre. Vous y penserez, quand vous pourrez.

Je vais sans doute demain matin recevoir de vous une lettre impatientée. Je ne l’ouvrirai qu’avec crainte. Une lettre, un coup de sonnette, un rien me fait sauter en l’air. Ma volonté est dans un état piteux, et, si je ne pique pas,/)ar hygiène^ et mal- gré tout, une tête dans le travail, je suis perdu.

Un mol encore, à propos de votre frère Edouard, bien que ces choses ne me regardent pas. Quel- qu’un que je n’ai pas à vous nommer l’a rencontré dans un bal masqué, en compagnie d’une bande de petits fous, et il a tenu les propos les plus bizar- res, parlant tantôt de s’engager, tantôt de fonder quelque chose, à lui tout seul. Tout cela, disait-il, dépendrait d’une certaine réponse d’Alengon. Est- ce que l’insensé penserait à quelque petit journal pour la jeunesse ?

Tout à vous.

A POULET -M AL ASSIS

Baudelaire. — Vingt exemplaires. Combien sur chine ou fil ?