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CHARLES BAUDELAIK !

plemeiit connus, je me confie à ma vieille mémoire, excitée par le livret. Cette méthode, je le répète, n’est pas mauvaise, à la condition qu’on possède bien son personnel.

Eutre autres choses vraiment distinguées qu’on ne remarquera pas, remarque, dans une grande salle carrée, au fond, à g-auche^ où l’on a entassé des paquets de choses religieuses impayables, deux petits tableaux, l’un (n » 1210), Les Sœurs de cha- rité^ par Armand Gautier l’autre (n^ 1894), L’An- geliis^ par Alphonse Legros. Ce n’est pas d’un style extrêmement élevé, mais c’est très pénétrant.

Dans la sculpture,j’ai trouvé aussi (dans une des allées du jardin, pas très loin d’une issue) quelque chose que l’on pourrait appeler de la sculpture vignette-romantique, et qui est fort joli : une jeune fille et un squelette s’enlevant comme une Assomp- tion. Le squelette embrasse la fille. Il est vrai que le squelette est esquivé en partie, et comme enve- loppé d’un suaire sous lequel il se fait sentir. Croi- rais-tu que, trois fois déjà, j’ai lu, ligne par ligne, tout le catalogue de la sculpture, et qu’il m’est im- possible de trouver quoi que ce soit qui ait rapport à cela V II faut vraiment que l’animal qui a fait ce joli morceau l’ait intitulé : Amour et Gibelotte, ou tout autre titre à la Gompte-Calix, pour qu’il me soit impossible de le trouver dans le livret. Tâche, je t’en prie, de savoir cela : le sujet et le nom de l’auteur.

Pour La Duchesse d^Albe, je te répéterais, si tu n’étais pas dans de grandes gènes, qu’il serait bon de les arracher, à un prix modéré.