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LETTRES 1858 1O7

A POULET-MALASSIS

Jeudi, II Novembre i858.

Mon cher ami,

J’ai reçu vos remerciements, et ils m’ont étonné. Je voulais absolument vous être ag-réable en vous envoyant un morceau inédit que je pouvais ajouter simplement aux pièces que j’accumule pour un journal quelconque, et je ne croyais pas que ce misérable sonnet pût ajouter quelque chose à tou- tes les humiliations que I^es Fleurs du Mal vous ont fait subir. Je voulais vous être ag-réable, rien de plus, et je ne peux pas comprendre en quoi j’ai mérité tant d’injures, à ce point que vous me com- pariez au Béranger secret, comme a fait Veuillot… En somme, tout cela est bien léger. La seule chose grave qui y est contenue est cette faculté mr/stérieuse qui vous pousse à injurier vos amis, • c d’autantplus d’audace qu’ils sont plus intimes plus anciens. Aussi, quand je vous vois faire ,..ic connaissance nouvelle, je suppute en moi-même dans combien d’années elle sera digne d’être insul- par vous. a aussi une propension sin-

gulière de ce genre, mais au moins a-t-il le mérite d’être bête. Il y a encore de Broise disant à Ban- ! e : Le préfet d’Alençon nous a demandé pour- oi nous publiions des bêtises comme les Odes. Un autre que vous, un esprit raisonnable, aurait 1 it : Je vous sais r/ré de votre cadeau, mais votre