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Avec vous, il faut être cynique, car vous êtes iiopfin pour que la ruse ne soit pas. dangereuse. Eh bien ! cet article m’a inspiré une épouvantable jalousie. — On a tant parlé de Loève-Veimars et du service qu’il avait rendu à la littérature française ! Ne trouverai- je donc pas un brave qui en dira liant de moi ?

Par quelles câlineries, ami si puissant, obtiendrai-

je cela de vous ? Cependant, ce que je vous demande

n’est pas une injustice. Ne me l’avez-vous pas un

peu offert, au commencement ? Les Aventures de

Pijm ne sont-elles pas un excellent prétexte pour

nn aperçu général ? Vous qui aimez à vous jouer

ns toutes les profondeurs, ne ferez-vous pas une

excursion dans les profondeurs d’Edgar Poe ? Vous

devinez que la demande de ce service est liée^ dans

mon esprit, à la visite que je devais faire à M. Pel-

îier. Quand on a un peu d’argent et qu’on va dîner

avec une vieille maîtresse, on oublie tout ; mais il y a

des jours où les injures de tous les sots vous mon-

it au cerveau, et alors on implore son vieil ami

inte-Beuve.

Or, justement, ces jours derniers, j’ai ^lé littéra- iient traîné dans la boue, et (plaignez-moi, c’est première fois que je manque de dignité) j’ai eu faiblesse de répondre.

.le sais combien vous êtes occupé et plein d’ap- ioation pour vos leçons, pour toutes vos fonctions pour tous vos devoirs, etc., etc.. Mais, si on ne (*ttait pas parfois un peu d’excès dans la bien- illance,danslabonté,oii serait le héros delà bien-