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elles ont fait explosion. Naturellement, comme j’en avais le droit, j’ai tout rejeté sur Malassis.

Tout ce que je vous demande, pour le moment, mais avec insistance, une espèce de prière (car quelle formule employer avec un tempérament aussi léger que le vôtre ?), c’est de ne pas faire de nouveaux cartons, avant de nous être entendus tous les deux sur la manière de les faire. Il sera peut-être nécessaire d’indemniser avec un exemplaire raisonnable quelques-uns des cent imbéciles qui sont tombés dans le piège.

Bien à vous.

Mes respects à votre mère, et mes amitiés à nos amis.

A MADAME SABATIER
17 Novembre 1857.

Très chère amie,

Je me proposais de vous demander, aujourd’hui, la permission de vous faire une de ces bonnes visites où vous jouez, sans le savoir, le rôle divin du médecin. Mais je viens de recevoir un Monsieur galonné, muni d’une lettre du Ministre qui veut me voir aujourd’hui. Cela me dérange et m’ennuie.

J’ignore absolument quand je pourrai jouir de votre dimanche, car j’ai commencé ce tour de force dont je ne suis capable que si rarement.

Je vous envoie les livres que je désirais vous faire lire. L’Ensorcelée est d’une nature beaucoup