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puisse bien comprendre, et qui, malgré toutes les belles protestations dont je vous sais le plus grand gré, m’a démontré que nos rapports étaient désormais changés. De nous deux, c’est évidemment moi qui en éprouverai la plus vive affliction, mais mon caractère se prête à toutes les grandeurs, même à la résignation. Je comptais vous demander nouveau service : les Poèmes nocturnes, qui seront faits après les Curiosités ; voilà donc un projet au panier.

La feuille que vous me réclamez, vous l’avez. À ce sujet, je vous prierai (évidemment, il est encore temps) de substituer, dans un des derniers Spleen, un vers avant un endroit chargé de corrections nouvelles : à

L’ennui, fils de la morne incuriosité,

L’ennui, fruit de la morne incuriosité,

Cette correction, puérile en apparence, a une valeur pour moi.

Vos placards seront mis à la poste demain. Mais vous savez que la poste ne fonctionne pas le dimanche comme les autres jours. Il serait donc fort possible que vous ne les receviez que lundi soir ou mardi matin. Vous voudrez bien être indulgent pour ce retard de douze heures. Les trois morceaux-lacunes du volume Curiosités vont être faits (Moniteur, Revue française, Artiste). Si vous voulez que je commence par remanier le commencement du volume, je le ferai.

Théophile Gautier me croit actuellement à Alençon. En effet, j’ai voulu aller vous retrouver, aussi-