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Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines,
Aimable médecin des angoisses humaines,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Qui même aux parias, ces animaux maudits,
Enseignes par l’amour le goût du Paradis,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Ô toi, qui de la Mort, ta vieille et forte amante,
Engendras l’Espérance, — une folle charmante !

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui peux octroyer ce regard calme et haut
Qui damne tout un peuple autour d’un échafaud,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui sais en quels coins des terres envieuses
Le Dieu jaloux cacha les pierres précieuses,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi dont l’œil clair connaît les secrets arsenaux
Où dort enseveli le peuple des métaux,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !