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LXVI

LE JEU



Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,
— Fronts poudrés, sourcils peints sur des regards d’acier, —
Qui s’en vont brimbalant à leurs maigres oreilles
Un cruel et blessant tic-tac de balancier ;

Autour des verts tapis des visages sans lèvre,
Des lèvres sans couleur, des mâchoires sans dent,
Et des doigts convulsés d’une infernale fièvre,
Fouillant la poche vide ou le sein palpitant ;