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Tu portes plus galamment
Qu’une pipeuse d’amant
Ses brodequins de velours
Tes sabots lourds.

Au lieu d’un haillon trop court,
Qu’un superbe habit de cour
Traîne à plis bruyants et longs
Sur tes talons ;

En place de bas troués,
Que pour les yeux des roués
Sur ta jambe un poignard d’or
Reluise encor ;

Que des nœuds mal attachés
Dévoilent pour nos péchés
Ton sein plus blanc que du lait
Tout nouvelet ;

Que pour te déshabiller
Tes bras se fassent prier
Et chassent à coups mutins
Les doigts lutins ;

— Perles de la plus belle eau,
Sonnets de maître Belleau
Par tes galants mis aux fers
Sans cesse offerts,