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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


IV Correspondances (iv des trois éditions), p. 17,

Cf. Richard Wagner et Tannbauser (L’ART ROMANTIQUE), où ce thème des Correspondances est repris et développé ; Salon de i8^6 ( CURIOSITÉS esthétiques)^ un passage cité des Kreisleriana d’Hoffmann :

… Ce n’est pas seulement en rêve… C’est encore éveillé… que je trouve une analogie et une réunion intime entre les couleurs, les sons et les parfums, etc.

Et encore, Exposition Universelle de 1855 (CURIOSITÉS ESTHÉTIQUES), chap. I et III injine.

Cette idée des Correspondances, dont le symbolisme a tiré un si grand parti, commençait d’ailleurs de se répandre. On la retrouve dans les Histoires émouvantes de Charles Barbara (Michel Lévy, 1857), nettement formulée :

Le bonheur se manifeste en moi par des envies étranges. J’aspire à me plonger dans la musique et les couleurs, c’est-à-dire à rassasier de leur nourriture passionnément aimée mes oreilles et mes jeux. Soit abus de ces deux organes, soit organisation vicieuse, une chose bizarre, c’est que mon oreille perçoit des couleurs et que mon œil entend des sons. Telles symphonies sont pour moi des peintures éblouissantes et tels tableaux d’admirables symphonies. Jusque dans les lignes d’une statue et d’une église je vois de la musique, et je me suis persuadé parfois que certaine cathédrale est l’hymne figée d’un grand orgue souterrain, etc. ( p. 246 ).

Pour la 1re strophe, Baudelaire semble s’être souvenu des vers suivants :

All Nature speaks, and ev’n idéal things
Flap shadowy sounds from visionary wings.

(Poe, Al Aaraaf.)

Cf. aussi, pour l’idée, les derniers vers d’Elévation.

V. J’aime le souvenir de ces époques nues (v des trois éditions), p. 18.

Le texte des 2e et 3e est identique, hors que la 2e écrit emmaillota (vers 24) avec un seul f comme démaillota. La 1re et la 2e ne séparent point par un blanc les 14 premiers vers de la seconde partie de la pièce.

Variantes ( 1857) :

P. 18, v. 2 (1re éd.). Dont le soleil se plaît à dorer les statues.

v. 9 (Épr.) Louve au cœur ruisselant de tendresses communes,