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ÉCLAIRCISSEMENTS ET VARIANTES.


Il est difficile de ne pas attribuer un caractère autobiographique à cette pièce. Mme Aupick, mère du poète, écrivait à Asselineau en 1868 : « … Quelle stupéfaction pour nous, quand Charles s’est refusé à tout ce qu’on voulait faire pour lui, a voulu voler de ses propres ailes et être auteur ? Quel désenchantement dans notre vie d’intérieur si heureuse jusque-là ! Quel chagrin !… » (E.-J. Crépet, op. àt.)

II. L’Albatros (Revue française, 10 avril 1859. — 11 de la 2" et de la 3* édition), p. 15.

Ce poème n’avait que trois strophes quand Baudelaire l’envoya à Ch. Asselineau, dans sa lettre du 20 février 1859 sans doute. Celui-ci lui répondait : « La pièce de L’Albatros est un diamant ! Seulement je voudrais une strophe entre la deuxième et la dernière pour insister sur la gaucherie, du moins sur la gêne de l’Albatros, pour faire tableau de son embarras. Et il me semble que la dernière strophe en rejaillirait plus puissante comme effet. » (E.-J. Crépet, op. aV.)

Selon Prarond (ibid.), cette pièce aurait été suggérée à Baudelaire par un incident de son voyage à l’île Maurice (1841).

Selon La Fizelière et Decaux (op. cit.), elle aurait fait l’objet, à Ronfleur, avec Le Voyage, en 1860, d’une publication restée à l’état de placard et tirée à cinq ou six exemplaires seulement. Ce renseignement bibliographique est confirmé par une annotation de PouletMalassis sur un billet autographe du poète, en date du 24 février [1859] : « J’ai malheureusement perdu l’exemplaire qu’il m’envoyait avec ce billet… Il doit y avoir des variantes dans l’une et l’autre pièces. » Nous n’avons pu, nous non plus, retrouver ce placard.

Signalons enfin que L’Albatros a été reproduit dans Les Poètes français publiés par E. Crépet (Hachette, 1862), avec une ponctuation un peu modifiée, et que l’épreuve de cette publication avait été revue par l’auteur.

III. Elévation (m des trois éditions), p. 16.

Variante (1857) :

V. 13. Derrière les ennuis et les sombres chagrins.

Sur l’exemplaire d’épreuves de la i’* édition, on lit, en marge, de la main de l’auteur, en face du y* vers : Gaiment, gaiement ? gaîment.