Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
SPLEEN ET IDÉAL.
XCIII
L’IRRÉMÉDIABLE.
I
Une Idée, une Forme, un Être
Parti de l’azur et tombé
Dans un Styx bourbeux et plombé
Où nul œil du Ciel ne pénètre ;
Un Ange, imprudent voyageur
Qu’a tenté l’amour du difforme.
Au fond d’un cauchemar énorme
Se débattant comme un nageur,
Et luttant, angoisses funèbres !
Contre un gigantesque remous
Qui va chantant comme les fous
Et pirouettant dans les ténèbres ;
Un malheureux ensorcelé
Dans ses tâtonnements futiles.
Pour fuir d’un lieu plein de reptiles,
Cherchant la lumière et la clé ;
