Page:Baudelaire - Les Fleurs du mal, Conard, 1922.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
SPLEEN ET IDÉAL.

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
— Mais le vert paradis des amours enfantines,

L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs,
Est-il déjà plus loin que l’Inde ou que la Chine ?
Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs,
Et l’animer encor d’une voix argentine,
L’innocent paradis, plein de plaisirs furtifs ?