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LE MONSTRE



Ta carcasse a des agréments
Et des grâces particulières ;
Je trouve d’étranges piments
Dans le creux de tes deux salières ;
Ta carcasse a des agréments !


Nargue des amants ridicules
Du melon et du giraumont !
Je préfère tes clavicules
À celles du roi Salomon[1],
Et je plains ces gens ridicules !


Tes cheveux, comme un casque bleu,
Ombragent ton front de guerrière,

  1. Voilà un calembour salé ! Nous ne cabalerons pas contre.

    (Note de l’éditeur.)