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tés, si ardemment enviées et voulues, lui sont accordées d’un seul coup, et, armé de tout le génie octroyé dans cette seconde naissance, il retourne sur la terre. Une seule douleur, un seul obstacle, n’avaient pas été prévus, qui lui rendent bientôt l’existence impossible et le contraignent à chercher de nouveau son refuge dans la mort : c’est tous les inconvénients, toutes les incommodités, tous les malentendus, résultant de la disproportion créée désormais entre lui et le monde terrestre. L’équilibre et l’équation sont détruits ; et, comme un Ovide trop savant pour son ancienne patrie, il peut dire :

Barbarus hic ego sum, quia non intelligor illis.

L’Enfer du musicien représente ce cas d’hallucination formidable où se trouverait un compositeur condamné à entendre simultanément toutes ses compositions exécutées, bien ou mal, sur tous les pianos du globe. Il fuit de ville en ville, poursuivant toujours le sommeil comme une terre promise, jusqu’à ce que, fou de désespoir, il passe dans l’autre hémisphère, où la nuit, occupant la place du jour, lui donne enfin quelque répit. Dans cette terre lointaine il a d’ailleurs trouvé l’amour, qui, comme une médecine énergique, remet chaque faculté à son rang, et pacifie tous ses organes troublés. « Le péché d’orgueil a été racheté par l’amour. »

L’analyse d’un livre est toujours une armature sans chair. Cependant, à un lecteur intelligent, cette ana-