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empilées modestement, comme les trésors de feu Sauvageot, dans quatre ou cinq mansardes, et qui vont être livrées dans deux jours à l’avidité de ceux qui ont la noble passion de l’antiquité. Mais ce qu’il y a certainement de plus beau et de plus curieux dans cette collection, c’est les trois bronzes de Michel-Ange. M. Piot, dans la notice consacrée à ces bronzes, a, avec une discrétion plus que rare chez les amateurs, évité de se prononcer d’une manière absolument affirmative, voulant probablement laisser aux connaisseurs le mérite d’y reconnaître la visible et incontestable griffe du maître. Et parmi ces trois bronzes, également beaux, celui qui laisse le souvenir le plus vif est le masque de Michel-Ange lui-même, où est si profondément exprimée la tristesse de ce glorieux génie.