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empaillés, de gros livres de maroquin, du feu dans des fourneaux, et un vieux en robe de chambre, — c’est-à-dire une grande quantité de tons divers. C’est ce qui explique la prédilection de certains coloristes pour un sujet si commun.

M. Isabey est un vrai coloriste — toujours brillant, — souvent délicat. Ç’a été un des hommes les plus justement heureux du mouvement rénovateur.

LÉCURIEUX

SALOMON DE CAUS À BICÊTRE

Nous sommes à un théâtre du boulevard qui s’est mis en frais de littérature ; on vient de lever le rideau, tous les acteurs regardent le public.

Un seigneur, avec Marion Delorme onduleusement appuyée à son bras, n’écoute pas la complainte du Salomon qui gesticule comme un forcené dans le fond.

La mise en scène est bonne ; tous les fous sont pittoresques, aimables, et savent parfaitement leur rôle.

Nous ne comprenons pas l’effroi de Marion Delorme à l’aspect de ces aimables fous.

Ce tableau a un aspect uniforme de café au lait. La couleur en est roussâtre comme un vilain temps plein de poussière.

Le dessin, — dessin de vignette et d’illustration. À quoi bon faire de la peinture dite sérieuse, quand on n’est pas coloriste et qu’on n’est pas dessinateur ?