ont été de compléter Balzac, qui d’ailleurs le savait bien, et les estimait comme des auxiliaires et des commentateurs.
Les principales créations de Gavarni sont : La Boîte aux lettres, les Etudiants, les Lorettes, les Actrices, les Coulisses, les Enfants terribles, Hommes et Femmes de plume, et une immense série de sujets détachés.
Il me reste à parler de Trimolet, de Traviès et de Jacque. — Trimolet fut une destinée mélancolique ; on ne se douterait guère, à voir la bouffonnerie gracieuse et enfantine qui souffle à travers ses compositions, que tant de douleurs graves et de chagrins cuisants aient assailli sa pauvre vie. Il a gravé lui-même à l’eau-forte, pour la collection des Chansons populaires de la France et pour les almanachs comiques d’Aubert, de fort beaux dessins, ou plutôt des croquis, où règne la plus folle et la plus innocente gaieté. Trimolet dessinait librement sur la planche, sans dessin préparatoire, des compositions très-compliquées, procédé dont il résulte bien, il faut l’avouer, un peu de fouillis. Evidemment l’artiste avait été très-frappé par les œuvres de Cruikshank ; mais, malgré tout, il garde son originalité ; c’est un humoriste qui mérite une place à part ; il y a là une saveur sui generis, un goût fin qui se distingue de tous autres pour les gens qui ont le palais fin.
Un jour, Trimolet fit un tableau ; c’était bien conçu et c’était une grande pensée ; dans une nuit sombre et mouillée, un de ces vieux hommes qui ont l’air d’une ruine ambulante et d’un paquet de guenilles vivantes