traitent spécialement de l’amour, mais encore tout tableau qui respire l’amour, fût-ce un portrait.[1]
Dans cette immense exposition, je me figure la beauté et l’amour de tous les climats exprimés par les premiers artistes, depuis les folles, évaporées et merveilleuses créatures que nous a laissées Watteau fils dans ses gravures de mode, jusqu’à ces Vénus de Rembrandt qui se font faire les ongles, comme de simples mortelles, et peigner avec un gros peigne de buis.
Les sujets de cette nature sont chose si importante, qu’il n’est point d’artiste, petit ou grand, qui ne s’y soit appliqué, secrètement ou publiquement, depuis Jules Romain jusqu’à Devéria et Gavarni.
Leur grand défaut, en général, est de manquer de naïveté et de sincérité. Je me rappelle pourtant une lithographie qui exprime, — sans trop de délicatesse malheureusement, — une des grandes vérités de l’amour libertin. Un jeune homme déguisé en femme et sa maîtresse habillée en homme sont assis à côté l’un de l’autre, sur un sopha, — le sopha que vous savez, le sopha de l’hôtel garni et du cabinet particulier. La jeune femme veut relever les jupes de son amant[2]. — Cette page luxurieuse serait, dans le musée
- ↑ Deux tableaux essentiellement amoureux, et admirables du reste, composés dans ce temps-ci, sont la grande Odalisque et la petite Odalisque de M. Ingres.
- ↑ Sedebant in fornicibus pueri puellæve sub titulis et lychnis, illi femineo compti mundo sub stola, hæ parum comptæ sub puerorum veste, ore ad puerilem forman composito. Alter venibat