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tait jeté dans les bras de sa coupable amie, pour y retrouver le pardon qu’il lui accordait[1].

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Hugo pense souvent à Prométhée. Il s’applique un vautour imaginaire sur une poitrine qui n’est lancinée que par les moxas de la vanité. Puis, l’hallucination se compliquant, se variant, mais suivant la marche progressive décrite par les médecins, il croit que, par un fiat de la Providence, Sainte-Hélène a pris la place de Jersey.

Cet homme est si peu élégiaque, si peu éthéré, qu’il ferait horreur même à un notaire.

Hugo, sacerdoce, a toujours le front penché, — trop penché pour rien voir, excepté son nombril.

… Qu’est-ce qui n’est pas un sacerdoce aujourd’hui ? La jeunesse, elle-même, est un sacerdoce, — à ce que dit la jeunesse.

Et qu’est-ce qui n’est pas une prière ? Chier est une prière, à ce que disent les démocrates, quand ils chient.

M. de Pontmartin, un homme qui a toujours l’air d’arriver de sa province.

L’homme, c’est-à-dire chacun, est si naturellement dépravé qu’il souffre moins de l’abaissement universel que de l’établissement d’une hiérarchie raisonnable.

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Le monde va finir. La seule raison, pour laquelle

  1. M. Euçène Crepet, op. cit., a donné cette page au chapitre Romans et Nouvelles. Nous la rétablissons à la place qu’elle occupe dans le recueil autographe formé par Malassis, pour mieux donner l’idée de la manière dont fut composé ce recueil.