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L’amoureux répond : Ô ma brune,
Toujours ! toujours !

Quand tout sommeille aux alentours,
Hortense, se tortillant d’aise,
Dit qu’elle veut que je lui plaise
Toujours ! toujours !

Moi, je dis, pour charmer mes jours
Et le souvenir de mes peines :
Bouteilles, que n’êtes-vous pleines
Toujours ! toujours !

Car le plus chaste des amours,
Le galant le plus intrépide,
Comme un flacon s’use et se vide
Toujours ! toujours !

[1848.]


VERS LAISSÉS CHEZ UN AMI ABSENT[1]
[Sur l’enveloppe : ]

Monsieur Auguste Malassis,
Rue de Mercélis,
Numéro trente-cinq bis,
Dans le faubourg d’Ixelles,
Bruxelles.
Recommandé à l’Arioste
De la poste.
C’est à dire à quelque facteur
Versificateur.)


    mont (Paris, in-32, 1848). Elle a donné lieu à une parodie pornographique. (V. le Nouveau Parnasse satyrique du XIXe siècle, 2e éd. Bruxelles, 1881), t. I, p. 141.

  1. Lettre et enveloppe communiquées à l’éditeur du Tombeau, op. cit., par M. Deman.

    Les deux premières strophes de cette fantaisie rimée avaient déjà été publiées par la Petite Revue du 29 avril 1865, avec des commentaires, dans l’article intitulé : M. Baudelaire, poète de circonstance.