Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/390

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand on démolissait Charles X, il chassait gaiement à Saint-Cloud. Toujours le même esprit de vertige et d’erreur ! Sont-ils si décrépits, ces pauvres rois, que l’aveuglement soit chez eux maladie héréditaire ? LA REPUBLIQUE FRANÇAISE ET L EUROPE Les traités de i8i5 viennent, pour la seconde fois depuis dix-sept ans, d’être lacérés par l’épéedu Peuple français. Proclamons haut, bien haut, ces trois grands principes de politique républicaine. Plus de conquêtes ! Les conquêtes sont un attentat contre le droit des peuples, et tôt ou tard les nations soumises réagissent contre leurs conquérants. La République française s’assimilera dans la limite de ses frontières naturelles les provinces qui se donneront à elle librement et spontanément. En dehors de ses frontières naturelles, qui sont le Rhin et les Alpes, elle renonce solennellement à posséder jamais un pouce de terrain. La France prend sous sa protection tous les peuples opprimés par un gouvernement tyrannique, étranger ou indigène, mais elle ne tirera son épée que pour défendre les principes et les institutions révolutionnaires. Au dedans, la devise de la République française est : Tout par le peuple! Tout pour le peuple! Au dehors : Tout par les peuples ! Tout pour les peuples !