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rant ; ce qu’il avait accompli est au-dessus des forces d’un cheval.

En 1824, 100 miles furent, pour la première fois, franchis en dix-huit heures, tour de force souvent entrepris et jusqu’alors toujours sans succès. Deux ans après, un pédestrian célèbre offrit de faire 7 miles en une heure, il y réussit ; les paris engagés à cette occasion dépassaient i.5oo livres sterling. D’autrefois, ce n’est plus de la longueur de l’espace à dévorer qu’il est question, mais de la rapidité avec laquelle une distance peu étendue doit être enjambée. Tom Bulford s’est rendu célèen 1827 pour avoir parcouru un mile en quatre minutes quarante-six secondes. Il n’y a pas jusqu’ici un seul exemple d’une vélocité supérieure.

Renchérissant sur tout cela, \in pédestrian promet de faire l\o miles en dix heures en marchant à reculons ; il gagne ; sa témérité s’accroît ; il ne s’effraie pas de 100 miles à parcourir en vingt-huit heures de la même façon, 11 tomba évanoui, sans pouls, ni voix, après avoir mis dix-huit heures à franchir 61 miles.

On cite une course faite sur la Tamise dans deux balelets attelés chacun de six oies.

On mentionne un pari qui consistait à avaler dix-huit huîtres pendant l’espace de temps nécessaire pour en ouvrir vingt-quatre ; ce fut le mangeur qui perdit ; il resta de cinq huîtres en arrière.

Tous ces faits, que nous abrégeons beaucoup et que nous glanons parmi des milliers d’autres, sont consignés dans les ouvrages anglais les plus graves.

Le pédestrian se soumet à la vie d’un cheval de course ; il se purge, il s’exerce matin et soir, il est