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reconnaissait de loin, dans une page des Martyrs, le portrait et la condamnation de celui qu’il fallait abattre".

Je n’ai pas besoin de dire que l’expression : comme Tite-Live est simplement pour caractériser une manie de M. Villemain et que chacun des personnages mis en scène parle comme Villemain en Sorbonne.

Une voix grave, "aussi grave que celle du comte Capo d’Istria était douce et persuasive", établit un parallèle entre les Martyrs et Télémaque, et donne la supériorité à ce dernier ; cela fait deux pages de discours.

Un quatrième orateur dit que "le Télémaque est un bon livre de morale, malgré quelques descriptions trop vives pour l’imagination de la jeunesse. Le Télémaque est une gracieuse réminiscence des poètes anciens, une corbeille de fleurs cueillies partout, mais quel intérêt aura pour l’avenir cette mythologie profane, spiritualiste d’intention, sans être changée de formes, de telle façon que le livre n’est ni païen, ni chrétien ?"

Et Capo d’Istria reprend la parole pour dire que "Fénelon fut le premier qui, dans le XVIIe siècle, forma le vœu de voir la Grèce délivrée de ses oppresseurs et rendue aux beaux-arts, à la philosophie, à la liberté qui la réclament pour leur patrie". Chateaubriand excelle à décrire le monde barbare…, mais Capo d’Istria préfère Antiope à Velléda.

Total, une page.

Cette réserve d’un esprit si délicat enhardit un cinquième orateur. Celui-là aussi admire le Télémaque, mais les Martyrs portent la marque d’un